G.-B. 2023. Drame de Anand Tucker avec Ian McKellen, Gemma Arterton, Mark Strong. Dans les années 1930 à Londres, un critique de théâtre aussi réputé que redouté manipule une actrice et le patron de son journal afin d'assurer son maintien en emploi. Adaptation inégale d'un roman d'Anthony Quinn. Qualités plastiques d'un téléthéâtre de luxe. Grammaire compétente mais ostensible. I. McKellen en verve mais mal servi par le scénario. (sortie en salle: 13 septembre 2024)
Dans les années 1930 à Londres, un critique de théâtre aussi réputé que redouté manipule une actrice et le patron de son journal afin d'assurer son maintien en emploi. Adaptation inégale d'un roman d'Anthony Quinn. Qualités plastiques d'un téléthéâtre de luxe. Grammaire compétente mais ostensible. I. McKellen en verve mais mal servi par le scénario. (sortie en salle: 13 septembre 2024)
Au cinéma, les critiques de théâtre sont souvent montrés comme des pervers narcissiques. Citons Addison DeWitt (George Sanders) dans ALL ABOUT EVE et Daxiat (Jean-Louis Richard) dans LE DERNIER MÉTRO, d'illustre mémoire. Le personnage joué par Ian McKellen aurait pu s'inscrire dans cet illustre lignage, le film s'eût-il hissé à bonne hauteur. Or, d'entrée de jeu, on comprend qu'Anand Tucker (HILARY AND JACKIE, LEAP YEAR) n'est pas en plein contrôle du matériau, tiré du roman "Curtain Call" d'Anthony Quinn. L'intrigue mécanique, l'écriture trop peu subtile, brisent ses élans, et le film manque de convaincre sous tous les angles sociologiques de son récit (du pouvoir des élites à l'oppression des plus vulnérables). Il donne cependant à McKellen une partition costaude à jouer. Paradoxalement, la vulnérabilité de son personnage ne transcende jamais l'énoncé et surtout, n'inspire aucune sympathie. Par sa grammaire compétente mais ostensible (très gros plans montés en saccade, notamment), Tucker parvient toutefois à insuffler un peu de cinéma dans ce téléthéâtre de luxe.
Texte : Martin Bilodeau