Chin. 2023. Drame policier de Wei Shujun avec Zhu Yilong, Chloe Maayan, Hou Tianlai. En Chine, dans les années 1990, un capitaine de police enquête sur le meurtre d'une vieille dame retrouvée égorgée près de la rivière. Exercice de style captivant. Manière singulière de raconter. Intrigue capricieuse. Humour quasi subversif. Grammaire éloquente. Yilong Zhu convaincant. (sortie en salle: 9 août 2024)
En Chine, dans les années 1990, un capitaine de police enquête sur le meurtre d'une vieille dame retrouvée égorgée près de la rivière. Exercice de style captivant. Manière singulière de raconter. Intrigue capricieuse. Humour quasi subversif. Grammaire éloquente. Yilong Zhu convaincant. (sortie en salle: 9 août 2024)
Plein son: la Sonate au Clair de lune de Beethoven. À l'image: une vieille dame vue de dos. Devant elle, une rivière. Puis, apparu devant la lentille en gros plan (le seul du film) le couteau qui va l'égorger. Ainsi s'amorce cette étrange rêverie de film noir chinois, un ovni qui en rappelle un autre (BLACK COAL, 2023, inédit au Québec) et qui a trouvé son chemin jusqu'aux écrans du Québec, on ne sait par quel miracle. Tout n'est pas parfait dans cet exercice de style (tourné en 16mm!!). Les personnages sont opaques et l'intrigue, capricieuse au-delà des limites du raisonnable. Mais tout l'intérêt réside dans la manière de raconter: des plans moyens et d'ensemble, qui entretiennent le doute quant à ce qui nous est donné à voir; des ellipses déstabilisantes; un humour à la limite du subversif; un panorama décrépit; un climat chargé... En même temps qu'il annonce la naissance d'un auteur à suivre, ONLY THE RIVER FLOWS semble aussi raconter la fin d'un monde. Un monde dans lequel l'excellent Yilong Zhu, dans le rôle du capitaine de police, nous aspire à chaque bouffée de cigarette.
Texte : Martin Bilodeau