L’AVIS DE MEDIAFILM

Lorgnant tantôt vers BLACK SWAN (avec son héroïne en proie à des crises paranoïaques, nées de la compétition), tantôt vers INCEPTION (avec sa technologie qui permet de contrôler ses rêves), ce drame psychologique canadien explore avec un bonheur inégal une prémisse prometteuse, mais trop mince pour ses 145 minutes. C’est d’autant plus regrettable que le film compte quelques scènes fortes et plusieurs éléments réussis; de la direction photo soignée de Marie Davignon, à la musique élégante de Simon Bertrand, en passant par la mise en scène raffinée de Nicole Dorsey (BLACK CONFLUX). Mais malgré le montage musclé de Véronique Barbe, la tension s’évapore lentement au fil d’un scénario un peu trop distendu pour qu’on ne remarque pas ses invraisemblances (dont l’indifférence qui accueille la disparition d’un personnage important), ou pour qu’on ne soit pas déçu par la minceur de son message final. Dans les rôles principaux, Cush Jumbo et Manny Jacinto réussissent généralement à rendre crédible l’étrange relation sur laquelle repose ce drame original mais pas toujours convaincant.

Texte : Georges Privet