É.-U. 2022. Documentaire de Laura Poitras . Après avoir connu une dépendance à l’oxycodone, la photographe et activiste américaine Nan Goldin s’attaque à la toute-puissante famille Sackler, qui a commercialisé cet opioïde. Forme surprenante, faisant dialoguer l’intime et le politique. Grande puissance émotionnelle. Parties inégalement substantielles. N. Goldin, indomptable et fascinante. (sortie en salle: 2 décembre 2022)
Après avoir connu une dépendance à l’oxycodone, la photographe et activiste américaine Nan Goldin s’attaque à la toute-puissante famille Sackler, qui a commercialisé cet opioïde. Forme surprenante, faisant dialoguer l’intime et le politique. Grande puissance émotionnelle. Parties inégalement substantielles. N. Goldin, indomptable et fascinante. (sortie en salle: 2 décembre 2022)
Après s’être intéressée au lanceur d’alerte Edward Snowden dans CITIZENFOUR, en 2015, Laura Poitras a choisi de braquer sa caméra sur le combat de Nan Goldin, confirmant son attrait pour la figure de l’activiste qui s’attaque à plus grand que lui. Lion d’or à la dernière Mostra de Venise, ALL THE BEAUTY AND THE BLOODSHED emprunte une forme surprenante, qui fait dialoguer l’intime et le politique. Poitras expose la dynamique complexe qui lie le travail photographique de l’artiste aussi bien à son militantisme qu’à son passé douloureux, marqué par le suicide de sa soeur et par le sida, qui a décimé son cercle d’amis. Même si l’on a parfois l’impression de voir deux films en un, et que manquent certains éléments informatifs sur la crise des opioïdes, la manière avec laquelle la cinéaste ramène l’art – celui de la photographe, mais aussi le sien – à ses racines politiques confère une rare authenticité et une grande puissance émotionnelle à son documentaire. L’indomptable Goldin est, d’un bout à l’autre, fascinante.
Texte : Céline Gobert