Can. 2021. Drame de Michael Leblanc, Joshua Reichmann avec Tenzin Kelsang, Tenzin Choekyi, Salden Kunga. Contrairement à son frère, qui s'est immolé pour la cause de l'indépendance tibétaine, un jeune exilé de la banlieue torontoise choisit une autre voie pour se faire respecter. Premier film mariant deux drames complexes. Scénario répétitif et manquant de souffle, écrit par les comédiens. Traitement didactique. Images léchées. Interprétation naturelle, mais imparfaite.
Contrairement à son frère, qui s'est immolé pour la cause de l'indépendance tibétaine, un jeune exilé de la banlieue torontoise choisit une autre voie pour se faire respecter. Premier film mariant deux drames complexes. Scénario répétitif et manquant de souffle, écrit par les comédiens. Traitement didactique. Images léchées. Interprétation naturelle, mais imparfaite.
Pour leur premier long métrage, les réalisateurs associent deux drames existentiels puissants, l’un personnel, l’autre collectif. Écrit par les comédiens, originaires de la communauté tibétaine, le scénario ne parvient toutefois pas à soutenir la tension dramatique exigée par sa prémisse. Tout au long du film, les errances du protagoniste se répètent sans que cela n'éclaire l’évolution du personnage. Les longs gros plans sur son visage inexpressif n’encouragent guère l’identification. Au lieu de pénétrer la psyché de Tenzin, ses visions nocturnes sèment davantage de confusion narrative. En revanche, les ralentis, les flous dans l'image et la musique envoutante parviennent à créer une atmosphère irréelle, compatible avec le détachement du jeune homme qui se cherche. D’une grande beauté, les images léchées illustrent le conflit intérieur de Tenzin en opposant les couleurs vives des cérémonies bouddhistes à celles des néons de la vie nocturne. Naturel mais imparfait, le jeu des acteurs, tous non-professionnels, est en phase avec le traitement plutôt didactique des enjeux.
Texte : Alain P. Jacques