Guat. 2019. Drame de César Diaz avec Armando Espitia, Emma Dib, Aurelia Caal. Au Guatemala, un anthropologue judiciaire croit avoir retrouvé les restes de son père, un guérillero disparu en 1982 durant la guerre civile. Évocation discrète des heures sombres d'un peuple meurtri. Récit bref et économe, aux données sociopolitiques sommaires. Réalisation sensible, parfois ingénieuse. A. Espitia solide. (sortie en salle: 17 juillet 2020)
Au Guatemala, un anthropologue judiciaire croit avoir retrouvé les restes de son père, un guérillero disparu en 1982 durant la guerre civile. Évocation discrète des heures sombres d'un peuple meurtri. Récit bref et économe, aux données sociopolitiques sommaires. Réalisation sensible, parfois ingénieuse. A. Espitia solide. (sortie en salle: 17 juillet 2020)
Caméra d'Or à Cannes en 2019, NOS MÈRES revient avec discrétion et subtilité sur les heures sombres d'un peuple meurtri. Plus de deux cent mille Guatémaltèques, en majorité d'origine maya, ont été massacrés au cours de ce long conflit fratricide, qui a pris fin en 1996. À l'instar de Claude Lanzmann dans SHOAH, Cesar Diaz privilégie la parole aux images pour évoquer l'horreur et la cruauté des sévices subis par certaines victimes, les mères du titre. Et une autre cueillette de témoignages, celle-là impromptue, procure au film son plus beau moment de mise en scène, d'une touchante poésie. Toutefois, au fil de son récit bref et économe, Diaz se dispense d'expliquer aux non-initiés les causes profondes de la guerre civile dans son pays d'origine, ce qui rend la lecture du film plus ardue. S'il apparaît un peu jeune pour tenir le rôle d'Ernesto, Armando Espitia (HELI) livre néanmoins une interprétation solide. Dans la peau de la mère de ce dernier, Emma Dib s'impose avec autorité et dignité.
Texte : Louis-Paul Rioux