Fr. 2018. Comédie dramatique de Olivier Assayas avec Juliette Binoche, Guillaume Canet, Vincent Macaigne. À Paris, les chassés-croisés d'auteurs, d'éditeurs et de leurs proches, à l'heure des bouleversements provoqués par le virage numérique. Stimulant assemblage de conversations. Exercice en apparence relâché, mais dynamique et subtilement construit. Bonne direction artistique. Distribution de première force. (sortie en salle: 22 février 2019)
À Paris, les chassés-croisés d'auteurs, d'éditeurs et de leurs proches, à l'heure des bouleversements provoqués par le virage numérique. Stimulant assemblage de conversations. Exercice en apparence relâché, mais dynamique et subtilement construit. Bonne direction artistique. Distribution de première force. (sortie en salle: 22 février 2019)
Le commerce des mots et celui des sentiments s'affrontent gaiement dans ce nouvel opus du réalisateur d'IRMA VEP, CARLOS et L'HEURE D'ÉTÉ. Comme ce dernier titre, cet exercice en apparence relâché, mais subtilement construit, est fondé sur un assemblage de conversations opposant les valeurs d'hier à celles d'aujourd'hui, ici plus spécifiquement la matérialité et le web, la démocratie et l'économie. On n'avait pas tant discouru dans un film depuis MA NUIT CHEZ MAUD. Et comme le maître Rohmer, Olivier Assayas n'essaie pas de privilégier une opinion. Le point de vue est celui d'un homme de culture inquiet et citoyen, qui transmet une parole et distribue à parts égales les arguments. Sur papier, le parti pris peut sembler pédagogique, voire radiophonique. Or, Assayas a trouvé le moyen de rendre ces échanges vivants, par une mise en scène sobrement dynamique et une direction artistique expressive. À la fois vraie et conforme au cliché du Paris intellectuel, son irrésistible galerie de cocus et de cocufiés est défendue avec brio par une excellente distribution. (Texte rédigé en novembre 2018, dans le cadre du festival Cinémania)
Texte : Martin Bilodeau