Fr. 2007. Drame social de Nicolas Klotz avec Mathieu Amalric, Michael Lonsdale, Jean-Pierre Kalfon. Un psychologue industriel est chargé d'enquêter discrètement sur l'état de santé mentale du directeur général d'une multinationale allemande. Récit passant habilement du drame personnel au film à thèse. Démonstration magistrale de la façon dont le passé peut contaminer le présent. Regard critique sur le monde de l'entreprise. Mise en scène dépouillée. Jeu d'ensemble admirable. (sortie en salle: 11 janvier 2008)
Un psychologue industriel est chargé d'enquêter discrètement sur l'état de santé mentale du directeur général d'une multinationale allemande. Récit passant habilement du drame personnel au film à thèse. Démonstration magistrale de la façon dont le passé peut contaminer le présent. Regard critique sur le monde de l'entreprise. Mise en scène dépouillée. Jeu d'ensemble admirable. (sortie en salle: 11 janvier 2008)
Après avoir traité des sans-abri et des sans-papiers dans PARIA et LA BLESSURE (inédits au Québec), Nicolas Klotz et sa scénariste attitrée élargissent le spectre de leur réflexion sociale en s'attaquant cette fois aux bonzes des grandes entreprises et à leurs lieutenants. Adaptant le roman éponyme de François Emmanuel, les auteurs font habilement basculer le récit du parcours personnel d'un jeune loup des ressources humaines vers une critique en règle de l'ultralibéralisme économique. S'ensuit une démonstration magistrale sur la façon dont le passé peut contaminer le présent, au moyen notamment d'euphémismes langagiers qui forcent des parallèles confondants entre la culture d'entreprise contemporaine et la culture nazie. À partir d'un terreau pourtant peu cinématographique (le huis-clos des bureaux), et usant d'intermèdes musicaux qui font digression, le cinéaste tisse implacablement sa toile, par le biais d'une mise en scène des plus dépouillées. Le troublant Mathieu Almalric se fond dans une distribution admirable.
Texte : Jean Beaulieu
André Lavoie - Le Devoir
Optant pour une approche rigoureuse et ascétique, Nicolas Klotz décrypte avec un soin méticuleux la personnalité torturée de Simon et la façon dont l'histoire finit par contaminer son âme aseptisée. (...) Même si ce parti pris d'exigence amène son lot de scènes contemplatives d'une durée quelque peu excessive, il évite toute forme de schématisme à l'égard d'un sujet complexe.
Martin Gignac - Ici
(...) LA QUESTION HUMAINE exerce une réelle fascination (...) mais finit par agacer. (...) Oui, les performances des acteurs sont magnifiques. Oui, le travail de l’image et du son est particulièrement bon et original (...). Cependant, comme le fond rejoint souvent la forme, le film devient lourd et prétentieux (en particulier dans son deuxième tiers).
Michel Defoy - Voir
La distribution plane très haut, emportée par un Mathieu Amalric au sommet de son art. La mise en scène, intrépide, plonge le spectateur dans un malaise croissant. La structure, habilement pensée, est voulue déroutante. (...) Le résultat est fascinant (...). LA QUESTION HUMAINE est une oeuvre extrêmement forte, qui traite vaillamment des conséquences de la déshumanisation des sociétés modernes.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro Scope
C'est d'abord une longue description, froide et captivante, de la mécanique sans âme d'une grande entreprise contemporaine. (...) Taraudés par «la question humaine», Amalric et Lonsdale sont (...) magnifiques. Ils donnent de la chair à une réflexion intellectuelle sur les pratiques et le langage du totalitarisme, mise en scène avec une belle rigueur, même si elle n'est pas dénuée d'emphase.
Anne Diatkine - Elle
Avec des acteurs impressionnants, Nicolas Klotz a réussi un film énigmatique sur la banalité et parvient à rendre mystérieux les déplacements chorégraphiques et la beauté des jeunes gens qui se donnent corps et âme à leur emploi. On observe le personnage de Mathieu Amalric, si précis dans son vocabulaire, si engoncé dans son costume noir, exploser dans la nuit.
Isabelle Régnier - Le Monde
Mise en scène complexe, bande-son radicale-chic (...), casting élégantissime, LA QUESTION HUMAINE est un film sophistiqué. C'est aussi un beau film, un film aimable, parce que son auteur aime ses personnages, qu'il les regarde pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils promettent. Tendu par une foi dans l'art et dans l'homme, comme forces de résistance à la machine, c'est un grand film politique.