G.-B. 2006. Drame historique de Stephen Frears avec Helen Mirren, Michael Sheen, James Cromwell. Les efforts du premier ministre britannique Tony Blair pour convaincre la reine Elizabeth II de s'adresser à ses sujets dans les jours qui ont suivi la mort de Lady Diana. Récit captivant, intelligent et patient misant sur les non-dits et la retenue. Regard allumé empreint à la fois d'ironie et de sympathie. Réalisation sobre et effacée. Excellents interprètes. H. Mirren magistrale. (sortie en salle: 7 novembre 2006)
Les efforts du premier ministre britannique Tony Blair pour convaincre la reine Elizabeth II de s'adresser à ses sujets dans les jours qui ont suivi la mort de Lady Diana. Récit captivant, intelligent et patient misant sur les non-dits et la retenue. Regard allumé empreint à la fois d'ironie et de sympathie. Réalisation sobre et effacée. Excellents interprètes. H. Mirren magistrale. (sortie en salle: 7 novembre 2006)
Plutôt que de soumettre la reine Elizabeth II aux rigueurs d'une satire, Stephen Frears (DIRTY PRETTY THINGS) a choisi le chemin plus accidenté de la chronique douce-amère teintée d'ironie. Certes, le ridicule et le caractère archaïque de la monarchie ne lui échappent pas. Mais son respect pour la descendante de Victoria, et pour la fonction que l'hérédité l'a forcée à assumer, l'amènent au fil du récit à nuancer le trait. Il est aidé en cela par Helen Mirren, magistrale en reine d'un autre temps réfugiée dans le protocole autant que prisonnière de celui-ci. À l'inverse, Tony Blair, bien défendu par Michael Sheen, incarne d'entrée de jeu le renouveau et la modernité. Dans la seconde partie du film toutefois, le brillant scénario de Peter Morgan, souvent très drôle, révèle par petites touches l'opportunisme du politicien. La presse britannique est de loin la plus sévèrement critiquée dans ce film à la mise en scène sobre et retenue, opposant le mutisme obstiné de la reine à la logorrhée médiatique, d'une sottise affolante.
Texte : Martin Bilodeau