Fr. 2004. Comédie dramatique de Agnès Jaoui avec Marilou Berry, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui. Une jeune femme complexée aspirant à une carrière dans l'art lyrique souffre de la non-reconnaissance d'autrui et de l'indifférence de son célèbre père écrivain. Étude de caractères très fouillée. Dialogues incisifs. Réalisation assez fluide. Interprètes d'une justesse admirable.
Une jeune femme complexée aspirant à une carrière dans l'art lyrique souffre de la non-reconnaissance d'autrui et de l'indifférence de son célèbre père écrivain. Étude de caractères très fouillée. Dialogues incisifs. Réalisation assez fluide. Interprètes d'une justesse admirable.
Avec son second long métrage derrière la caméra, Agnès Jaoui semble avoir acquis l'assurance nécessaire pour prétendre occuper la place laissée vacante par Claude Sautet dans le cinéma français. Après LE GOÛT DES AUTRES (2000), on pourrait lui reprocher ici de ressasser un peu les mêmes thèmes tout en favorisant à nouveau, avec son complice Jean-Pierre Bacri, la structure du film choral. Mais ce serait bouder notre plaisir de spectateur. À l'aide de scènes courtes allant droit au but et d'une mise en scène assez fluide, la réalisatrice se plaît une fois de plus, à travers une étude de caractères très fouillée, à sonder l'âme humaine, explorant la lâcheté, la cruauté et les petites bassesses d'une certaine faune artistique et littéraire. Outre les pénibles relations «familio-conjugales», les auteurs, toujours aussi doués pour les dialogues incisifs, radiographient notre rapport à la célébrité et aux critères de beauté dans la société actuelle. Notons enfin, au milieu d'une distribution éclatante et admirable de justesse, l'étonnante Marilou Berry, fille de Josiane Balasko et du frère de l'acteur Richard Berry, touchante et cinglante dans la peau d'une jeune femme à la fois vulnérable et butée.
Texte : Jean Beaulieu