Can. 2003. Drame psychologique de Bernard Émond avec Luc Picard, Guylaine Tremblay, Diane Lavallée. Ayant survécu à l'explosion de son immeuble, un ex-journaliste alcoolique cherche un sens à ce drame en fouillant le passé de ses voisins disparus. Touchante quête existentielle aux allures de faux polar. Notations sociales bien amenées. Voix-off omniprésente. Réalisation précise. Interprétation prenante. (sortie en salle: 4 avril 2003)
Ayant survécu à l'explosion de son immeuble, un ex-journaliste alcoolique cherche un sens à ce drame en fouillant le passé de ses voisins disparus. Touchante quête existentielle aux allures de faux polar. Notations sociales bien amenées. Voix-off omniprésente. Réalisation précise. Interprétation prenante. (sortie en salle: 4 avril 2003)
Après LA FEMME QUI BOIT, Bernard Émond persiste dans sa description réaliste des ravages de l'alcoolisme, cette fois au sein d'une touchante quête existentielle prenant des allures de faux polar. Par ailleurs, en racontant l'histoire des six victimes du drame, Émond en profite pour glisser fort à propos des notations sociales très justes, qui témoignent de sa formation d'anthropologue et surtout de sa profonde empathie pour le sort des démunis et des gens en détresse. En outre, l'auteur rend un hommage senti au travail acharné et au grand courage des pompiers, qui faisaient déjà l'objet de son documentaire L'ÉPREUVE DU FEU, réalisé en 1997. D'aucuns pourront trouver un peu lourde l'omniprésence de la voix-off, qui en vient même à se superposer aux dialogues dans certaines scènes. Mais il faut comprendre que le scénario de 20 H 17 RUE DARLING provient d'un court roman écrit à la première personne par Émond. De fait, dans le cas présent, ce choix artistique est tout à fait approprié, même si on peut déplorer le ton parfois monotone et les changements de niveaux de langage de ce long monologue du protagoniste. Très précise, la mise en scène privilégie la sobriété, sans pour autant sacrifier le rythme. Luc Picard compose un personnage meurtri d'une émouvante vulnérabilité face à une attachante Guylaine Tremblay.
Texte : Louis-Paul Rioux
Juliette Ruer - Voir
Émond voulait une lumière polonaise sur ce film; et le passé imbibé de Gérard ressort dans le maintien de l'acteur, dans ses yeux fatigués, son teint translucide, et le nuage de nicotine qui ne cache rien. Un jeu de survivant qui explose parfois en émotion brute.
Martin Bilodeau - Le Devoir
Au service de son histoire, le cinéaste-auteur a gommé toute la complexité du processus pour aboutir à une oeuvre simple, éloquente, limpide, naturaliste, humaniste. Une oeuvre rare, résolument contemporaine, en porte-à-faux d'une industrie du cinéma québécois qui valorise les facéties et l'ostentation.
Bernard Émond - Le Figaro
"Gérard a trouvé un centre à son existence, la bouteille, qui lui a permis l'oubli. Ce film est également une métaphore de l'époque actuelle: la plupart des gens refusent de voir ce qui se déroule autour d'eux. Abus de télé, de journaux imbéciles, de tranquillisants, (...) tout cela est un refus de voir le réel."
David Rooney - Variety
Emond's intelligent script doesn't pretend to answer the questions it raises, but coaxes a sense of acceptance in the central character and concludes on an unforced note of fragile hope. Visually and structurally, the film is clean and straightforward.
Louise Jalbert - Échos Vedettes
Ce film d'auteur est davantage un prétexte à réflexion qu'un thriller avec un dénouement clair. Autant dire que bien des questions soulevées demeureront sans réponse, mais la réalisation est habile et les acteurs portent cette chronique avec crédibilité.
Jean-Philippe Gravel - Ici
(...) Bernard Émond, dans le paysage tranquille, trop tranquille du cinéma québécois, est un "conteur dur". (...) issu du documentaire, (...) [il] a ce goût des histoires extrêmes où le Destin - avec un grand D - vous envoie sans demi-mesure de grosses claques par la tête.
Luc Perrault - La Presse
20 H 17 RUE DARLING débute comme un polar. La voix-off de Luc Picard (...) donne le ton à tout le film. Cette technique dont le cinéma a si souvent abusé paraît ici parfaitement accordée au climat du film. (...) C'est un film courageux [et] remarquable de sobriété.