L’AVIS DE MEDIAFILM

Depuis le succès phénoménal de PULP FICTION en 1994, Quentin Tarantino est devenu la coqueluche de Hollywood, s'impliquant dans de multiples entreprises, avec des résultats assez inégaux. Cette nouvelle réalisation était donc attendue avec impatience, tant par le milieu du cinéma que par les cinéphiles. Or, on se doit d'admettre que Tarantino n'a pas perdu la main, son plaisir de filmer étant toujours aussi palpable. Riche et complexe au niveau des motivations des personnages, l'intrigue s'avère toutefois plus linéaire que celle de ses oeuvres précédentes, hormis la déconstruction narrative d'une séquence cruciale. Le cinéaste a également atténué son ultraviolence coutumière, à une ou deux exceptions près cependant. Pour le reste, on retrouve intact ce qui fait le ton Tarantino: l'utilisation judicieuse des chansons et les nombreuses références à la culture populaire, des dialogues décalés souvent savoureux et surtout, une formidable direction d'acteurs. Pam Grier, égérie de la blaxploitation des années 1970, se révèle forte et émouvante, bien que Samuel L. Jackson lui vole fréquemment la vedette.

Texte : Louis-Paul Rioux