Fr. 1991. Drame psychologique de Claude Chabrol avec Marie Trintignant, Stéphane Audran, Jean-François Garreaud. Bannie par sa belle-famille pour adultère, une femme est recueillie par la maîtresse d'un restaurateur qui devient sa confidente. Adaptation feutrée d'un roman de Georges Simenon. Vision féroce des travers de la bourgeoisie provinciale. Jeu impressionnant des protagonistes.
Bannie par sa belle-famille pour adultère, une femme est recueillie par la maîtresse d'un restaurateur qui devient sa confidente. Adaptation feutrée d'un roman de Georges Simenon. Vision féroce des travers de la bourgeoisie provinciale. Jeu impressionnant des protagonistes.
À travers leurs oeuvres, Claude Chabrol comme Georges Simenon aiment à écorcher les travers de la bourgeoisie, en particulier celle des petites villes de province. Tracé avec férocité mais sur un ton feutré, ce portrait de deux femmes frustrées est construit sur un schéma de huis clos, traversé par une série de flash-blacks révélateurs de l'esprit de l'héroïne. Le récit, fait de péripéties anecdotiques et de dialogues abondants, semble servir de prétexte à une caméra fouineuse de visages, qui scrute constamment la moindre faiblesse ou paradoxe de l'âme humaine. Marie Trintignant et Stéphane Audran sont impressionnantes dans des rôles qui font parfaitement contraster toute la part d'animalité et d'humanité de leur personnage.
Texte : Christian Depoorter